Assemblée générale
21 avril 2020

La responsabilité des actionnaires, plus que jamais d’actualité

Vous, nous, l’économie de notre monde seront ébranlés par la crise que nous traversons. Nous allons devoir revoir la manière dont nous mobilisons les capitaux nécessaires pour aider notre société à se rétablir. Et faire face aux futurs risques climatiques, sanitaires et sociaux. Quel rôle les actionnaires peuvent-ils jouer ? Une question d’autant plus cruciale qu’une opportunité unique est à saisir : celle de renforcer le rôle des actionnaires engagés dans la transformation du modèle d’affaires des entreprises. Il est urgent de bâtir un pôle français et européen d’engagement.

A l’occasion de la parution de notre étude sur 15 ans d’engagement actionnarial (disponible ici), nous avions organisé une conférence pour débattre de la responsabilité des actionnaires. De nombreuses personnalités avaient répondu présent . Ce débat n’a pu avoir lieu, en raison du confinement. Des entretiens préparatoires, réalisés avec des journalistes de l’Agéfi, des questions éclairantes au regard de la période que nous vivons sont apparues :

> Trop longtemps les entreprises ont été gérées selon des méthodes privilégiant la rentabilité (flux tendus et délocalisation) qui les exposent aujourd’hui à des risques forts. Les modèles de gestion doivent être revus au regard du couple rentabilité / risque. Comment donner une valeur aux risques ? 

> Les actionnaires ont des droits et des devoirs, mais tout dépend de la durée de leur investissement : ceux qui sont des interlocuteurs pertinents sont ceux qui investissent à long terme. Tout actionnaire doit être traité équitablement, et défendu pour autant qu’il joue son rôle d’actionnaire.

> Les investisseurs de long terme sont plus ouverts à des sujets d’investissement pour financer la transition des entreprises. De là à admettre une baisse forte de dividendes pour réaliser cet investissement, il faut que les entreprises expliquent bien en amont leur stratégie, dans une optique pluri-annuelle. Ce n’est qu’ainsi qu’on sortira de la schizophrénie entre le retour financier attendu par les actionnaires et la nécessité pour les entreprises d’investir pour améliorer leurs impacts environnementaux et sociaux.

> Les actionnaires ont les moyens d’agir. On doit avoir le droit de critiquer la stratégie d’une entreprise. Mais seul un petit nombre d’actionnaires engagés agissent concrètement pour porter les sujets ESG. Beaucoup adhèrent à des coalitions mais peu exercent leur droit de vote et de dépôt de résolution. D’où l’importance des actionnaires de long terme engagés

Nous devons développer maintenant une expertise française et européenne d’engagement pour porter ces sujets! L’approche européenne de gestion des entreprises responsables implique une gouvernance qui entraîne l’adhésion des parties prenantes. Elle est un enjeu fondamental de souveraineté pour la France et ses partenaires européens, qui ont une occasion unique d’affirmer ce modèle. La garantie de pouvoir mener une approche européenne de l’engagement passe par des investisseurs «engagés» sur les questions de gouvernance. Ils ne peuvent l’être qu’avec des acteurs et des agences de conseil de vote indépendants compte tenu de l’existence naturelle de potentiels conflits d’intérêts entre compagnies d’assurances, banques et leurs filiales gestionnaires d’actifs. Il apparaît urgent de développer une expertise française et européenne d’engagement.

Téléchargez l’étude « 15 ans d’actionariat responsable »

Lisez la Tribune « Les investisseurs doivent s’adapter à des rendements plus faibles »

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