28 septembre 2021

Journée des entrepreneurs 2021 Quel leadership dans un monde incertain ?

28 septembre 2021

Avec une dernière édition en 2019 (souvenez-vous, le « monde d’avant »), la Journée des Entrepreneurs 2021 était placée sous le signe du renouveau: renouvellement de l’engagement des entrepreneurs sur leur mission d’une part, volonté réaffirmée des investisseurs d’agir comme des acteurs de capital patient auprès d’eux d’autre part. Au cours de cette journée de travail et d’échanges, les dirigeants des entreprises de notre portefeuille, nos investisseurs particuliers et institutionnels ont pu débattre ensemble des enjeux de l’après ou comment tenir ensemble mission sociale et adaptation des modèles. Avec une session de pitchs de tous les entrepreneurs présents, un éclairage fort porté par Thomas d’Ansembourg sur l’importance de nos boussoles personnelles, et un débat instructif entre Muriel Pénicaud et Laurent Laik sur les enjeux du changement d’échelle des entreprises d’insertion.

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Une session de pitch ouvre cette journée. En deux minutes, les dirigeants des entreprises de notre portefeuille doivent répondre à deux questions : quelle est votre mission et comment allez-vous ? Raison d’être, impact de la crise sur leur activité et challenges à relever sont au centre de leurs interventions. Si l’ensemble des acteurs disent avoir plutôt bien traversé la crise, tous font part de moments de remise en cause et de la nécessité de trouver des solutions nouvelles pour continuer à avancer.

Passage en distanciel impossible pour certaines activités, évolutions des usages qui challengent le modèle d’affaires, publics fragiles avec lesquels il faut patiemment renouer le contact…  Au-delà des constats, ce moment est aussi celui des premiers retours sur les synergies entre entreprises du portefeuille.

La suite de la matinée a été animée par Thomas d’Ansembourg autour du thème “Débloquer nos programmations autobloquantes ». L’occasion d’interroger la posture du manager et de citoyen dans son écosystème relationnel (associés, collaborateurs, familles, amis…). 

Objectif : offrir / proposer un temps aux entrepreneurs pour faire une analyse de leur état intérieur et de leurs priorités, de leur offrir un espace de réflexion pour les aider à maintenir le cap dans un environnement instable, après un an et demi de pandémie et les nombreux changements qu’ils ont dû opérer dans l’urgence… 

Des worlds cafés pour faire avancer

L’après-midi était consacré aux problématiques de trois entrepreneurs. Toute la communauté des entrepreneurs, de nos investisseurs et accompagnants est alors réunie pour réfléchir ensemble et apporter des éclairages constructifs autour de trois problématiques d’adaptation : 

Gouvernance et management : maintenir alignée la dynamique des équipes avec pour grand témoin Etienne Hirschauer Directeur général d’Ecodair

Au cours des trois dernières années, Ecodair à la fois entreprise d’insertion et entreprise adaptée, a connu un développement spectaculaire: doublement du nombre de salariés, triplement du chiffre d’affaires et une prise en charge efficace de publics fragiles (l’entreprise emploie des salariés souffrant de handicap psychiques). Mais le confinement a tout changé : comment alors poursuivre le travail avec les équipes ? 

Business model : maintenir ses parties prenantes autour de la mission quand le business model doit évoluer autour de Frédéric Bardeau Fondateur et Président de Simplon.

Après avoir créé son marché et participé à l’émergence de nombreuses jeunes pousses centrées sur la formation des publics éloignés de l’emploi au numérique, Simplon doit se réinventer. Mais comment faire pivoter le modèle d’affaires d‘une organisation à impact tout en maintenant ses parties prenantes alignées ? Si la question est trop vaste pour être résolue, plusieurs éléments vont ressortir de ce format participatif : 

Développement commercial : consolider les nouveaux partenariats et « re-développer » les anciens avec Emmanuel Bardin, co-fondateur de LemonTri

Pour une entreprise spécialisée dans la collecte de déchets sur le lieu de travail, le passage au distanciel entraîne évidemment une disruption de l’activité. Comment alors consolider et poursuivre son développement commercial ? 

Là encore, les propositions sont nombreuses et notamment d’intégrer en aval la dimension circulaire du recyclage. 

Un débat au cœur de l’insertion pour conclure

La fin de journée sera consacrée à un débat entre Muriel Pénicaud, ancienne Ministre du travail, et actuellement Ambassadrice, représentante permanente de la France à l’OCDE, et Laurent Laik, Directeur Général du Groupe La Varappe. Pendant une heure, ils vont échanger à bâtons rompus sur les réussites et les challenges de l’insertion. Le développement de l’apprentissage, la nécessité “d’aller vers” les publics les plus fragiles pour permettre aux invisibles de se remettre en selle, les financements (et les attentes) importantes qui portent sur le secteur de l’insertion. Tous deux soulignent aussi l’incroyable défi que représente la double transition écologique et numérique, et les conséquences sociales qu’elle va entrainer. Le tout dans un temps très court pour faire face à des mutations toujours plus rapides. Si ces transitions en cours peuvent être un atout car elles redonnent du sens à un acte de travail, efforts de formation et d’insertion vont être absolument essentiels pour y faire face (beaucoup d’emplois vont disparaître et d’autres créés). Trois secteurs d’emploi émergent pour l’avenir : écologie, numérique et aide aux personnes. Il est essentiel de monter des partenariats entreprises classiques et entreprises d’insertion.  Les entreprises classiques formeront aux techniques, mais elles ont besoin de personnes ayant les prérequis. Faire monter les personnes en compétences sur les soft skills est une opportunité pour les entreprises d’insertion : elles doivent jouer le rôle de marchepied vers l’emploi et donc faire preuve d’innovation pour aller chercher les personnes les plus éloignées, et notamment les Neets. 

Pour tous deux, l’accès à la finance solidaire est très important pour accompagner le changement d’échelle et l’adaptation des entreprises d’insertion pour répondre à ces enjeux. Les entreprises qui mettent l’inclusion au cœur de leur modèle vont avoir un besoin fort et urgent de financement.


A propos de Phitrust

Depuis sa création en 2003, Phitrust investit pour agir auprès des grandes entreprises cotées pour qu’elles fassent évoluer leurs pratiques Environnementales, Sociales et de Gouvernance (ESG) (Phitrust Active Investors) – et auprès des entreprises sociales innovantes pour leur donner les moyens financiers et humains de changer d’échelle et déployer leur impact (Phitrust Partenaires). Deux activités, une seule mission traduite dans la raison d’être de la société : Investir pour agir et contribuer à faire grandir les entreprises qui intègrent au cœur de leur stratégie le développement de l’être humain et la préservation de notre planète.

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